
À deux pas du Tibre, aux portes du quartier du Trastevere se dresse une basilique dont l’aspect extérieur n’incite pas nécessairement à la curiosité, et pourtant nous allons vous inciter à pousser la porte de San Crisogono (Saint Chrysogone pour les francophones) et découvrir toutes ces richesses cachées.
San Crisogono, une Basilique Paléochrétienne plusieurs fois remaniée
Les premières mentions de l’existence de la Basilique de San Crisogono remontent à 499 lors du concile de Rome tenu le 1er mars par le Pape Symmaque à Saint Pierre de Rome, destiné entre autres à réglementer les conditions d’élection des Papes à Rome (Symmaque est en effet aux prises avec un antipape, Laurent, et tente notamment d’obtenir le soutien de Théodoric, le roi des Ostrogoth en Italie).
La Basilique fut remaniée à plusieurs reprises, une première fois au 12ème siècle avec la construction d’une nouvelle église à un niveau supérieur et l’érection d’un campanile, puis de façon radicale avec une reconstruction en 1629 qui enterra pour de nombreux siècles la Basilique Paléochrétienne initiale.
Le niveau supérieur, celui de la Basilique actuelle, issu de la basilique du 12ème siècle et de la reconstruction du 17ème siècle offre une église assez classique pour la Rome baroque : façade baroque, baldaquin (curieusement attribué au Bernin par plusieurs sources alors que l’ensemble de la reconstruction fut confié à Giovanni Battista Soria… allez comprendre…), plafond à caissons.
Au 20ème siècle réapparaissent les vestiges de l’ancienne Basilique
En 1907 une campagne de fouilles permis de mettre au jour les restes de la Basilique antique sous le niveau moderne, découvrant la nef, le presbytère et des pièces de services qui desservaient l’église. Ces fouilles ont également permis de comprendre que l’église antique avait été construite elle -même sur un niveau encore inférieur, datant de la Rome Républicaine, contenant des habitations, des commerces et peut-être un lieu de culte pré-existant à l’église.

Ce que les fouilles du 20ème siècle, qui ne couvrent pas toute la surface initiale de l’édifice du fait des risques d’affaiblissement ses fondations de l’église supérieure, ont surtout permis de révéler ce sont les fresques murales aux couleurs étonnamment conservées malgré le temps et l’humidité, datant du 8ème et du 11ème siècle, ainsi que de nombreux sarcophages et pierres tombales.
L’église des Corses et des Sardes de Rome
San Crisogono est également l’église des Corses et des Sardes qui s’étaient établis en nombre dans le quartier du Trastevere dès le haut moyen-âge. De nombreux corses sont entrés au service de la papauté jusqu’à la création officielle de la garde Corse Papale au tout début du 17ème siècle. La Basilique contient les sépultures de nombreux corses, essentiellement officiers au service du Pape, tant au niveau supérieur que dans la crypte.
Lors de notre dernière visite à Rome nous avons eu le plaisir de rencontrer sur place les membres de l’association « Guardia corsa papale » qui déploient beaucoup d’énergie pour faire revivre cette histoire et étonnante et peu connue des Corses de Rome, et qui ont eu la gentillesse de répondre avec passion à nos questions dans un entretien qui fait l’objet d’un article dédié passionnant !

Pasquali
| #
Bonjour. Merci de nous avoir cité dans votre article , San Crisogono église Nationale des Corse pour laquelle nous œuvrons entre autre à travers l’importante histoire de ( a guardia corsa Papale ) . Bonne route à vous .
Reply